Des experts de trois continents ont oeuvré pour que justice soit faite pour les enfants de Kavumu. Petit florilège de leur combat.
©TRIAL International - Les avocats des parties civiles et Elsa Taquet
« Ce procès représente un immense accomplissement que ce soit au regard du travail accompli par notre équipe, par le collectif d’avocats, par les autres partenaires internationaux ou encore par les autorités judiciaires. Voir ce procès finalement prendre place après une bataille aussi longue chez les familles des victimes et après tous les efforts fournis par l’ensemble des acteurs impliqués dans ce procès est le signe que l’impunité n’a plus sa place pour des crimes aussi graves et atroces »
Elsa Taquet, Conseillère juridique RDC pour TRIAL International
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« En règle générale, ce fut un grand jour pour la lutte contre l’impunité en RDC. Les personnes qui se croyaient intouchables de par leur rang social, ont compris que le respect de la justice s’applique à tout le monde. De plus, ce procès a donné aux délinquants et à ceux qui voudraient s’aventurer sur ce chemin, de bonnes raisons de reculer.Bien sûr, les cas de crimes restent encore légion, et le chemin est encore long. Mais si à chaque fois, nous nous battons pour réprimer les auteurs de ces crimes, nous
aurons contribué à faire baisser le taux de l’impunité, et des milliers des personnes accèderont à la justice. »
Maitre Charles Cubaka Cicura, porte-parole des avocats des parties civiles du procès Kavumu
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« Cette enquête, réalisée dans des conditions extrêmes, dû à la complexité et la récidive de ces cas, nécessitait l’implication d’acteurs nationaux qui, seuls, n’auraient pas eu les capacités de la faire aboutir. Il fallait que des experts internationaux viennent soutenir ce processus et apportent une méthodologie et des moyens complémentaires. Toutes les personnes et les organisations qui ont participé ont vraiment tiré à la même corde pour faire reculer l’impunité. »
Georges Kuzma, expert de justice et police, consultant pour Physicians for Human Rights Lire : Récit d'un enquêteur au coeur de l'affaire
« Tout ce que j’espère à présent c’est que ces enfants soient reconnus comme victimes et que leurs traumatismes soient réparés. Il en va du devoir de l’humanité de s’engager à défendre et à protéger tous ses membres. Mon premier contact avec ces jeunes victimes remonte déjà à un an et leur agression à quatre ans. Mais nous en sommes toujours à parler d’une hypothétique reconstruction psychique ! Combien de temps cela va-t-il encore durer ? »
Jacqueline Fall, consultante médicale experte pour Physicians for Human Rights Lire : Une psychologue aux côtés des enfants traumatisés
« Nous continuons le suivi médical et psychologique étant donné qu’à ce jour la littérature scientifique ne nous dit pas quel sera l’avenir de ces futures femmes sur le plan sexuel, sur le plan de la fertilité et sur le plan psychologique. Ce travail de suivi est crucial pour l'avenir de ces enfants, même après le verdict. »
Docteur Denis Mukwege, fondateur de l'hôpital de Panzi à Bukavu (RDC)
« Notre attente est que le procès contribue à faire éclater la vérité sur les crimes commis à
Kavumu, établir les responsabilités des
auteurs et les sanctionner de manière appropriée ainsi qu’offrir des réparations adéquates aux victimes et leurs familles. De manière plus large, nous espérons que la répression de ces atrocités enverra un message à tout acteur qui continue à commettre des exactions en RDC : toute personne sera sanctionnée si elle se rend responsable de crimes graves. »
Daniele Perissi, responsable du programme RDC pour TRIAL International
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